Bien que pourvue de tous les attributs d'un serpent; elle est complètement inoffensive pour l'homme, dans le sens que sa morsure est, certes un peu douloureuse, mais nullement dangereuse.
Souvent confondue avec la vipère, elle se différencie pourtant en différents points. Par la forme, le type et la densité de ses écailles sur la tête : moins nombreuses, mais bien plus larges, elles prennent l'apparence d'une cuirasse. Par la forme de sa pupille, extrêmement ronde, alors que celle de la vipère, comme la plupart des serpents, est en fente, glaçant. Enfin, le dernier et non le moindre, la morsure de vipère est dangereuse pour l'homme, alors que celle de la couleuvre ne l'est pas ; d'une part parce que son venin est inoffensif et d'autre part, elle n'est porteuse d'aucune maladie transmissible à l'homme.
Il en existe de nombreuses espèces à travers le monde : la couleuvre à échelons, la couleuvre lisse, la couleuvre de Montpellier, la couleuvre à collier et bien d’autres. Selon leur origine et leur habitat, elles peuvent mesurer jusqu’à 2 m, toujours avec une apparence fine et longiligne, mais dans des coloris variant du brun au vert foncé. Certaines affichant un anneau coloré plus vif autour de la tête qui tend à disparaître au fur et à mesure qu’elles avancent dans l’âge.
La couleuvre mue plusieurs fois au cours de sa vie, en même temps que sa morphologie se transforme et qu’elle grandit. On nomme cette étape l'exuvie. Lorsque le temps est venu, elle diminue, voire stoppe son alimentation, puis, se frottant contre un arbre ou un caillou, déchire sa peau au niveau de la tête puis la retire complètement. Depuis les premiers symptômes jusqu’à l’effeuillage final, l'exuvie dure environ deux semaines durant lesquelles elle est très vulnérable. Ses yeux devenant opaques, elle n'a plus la même vision et se fait donc plus agressive, sur la défensive.
La couleuvre aime à se confondre avec son environnement terreux et sec, à prendre le soleil ou se camoufler sous les végétaux, et peut même côtoyer l’eau pour se nourrir puisqu’elle est dite amphibie. Elle affectionne particulièrement les reliefs de la garrigue du sud de la France, quand l’ensoleillement terrasse toutes les âmes alentour.
Ses proies de prédilection sont les petits rongeurs, les grenouilles, les oiseaux, les insectes, les lézards, sur lesquels elle plonge, dans un élan puissant, dressée sur le devant de son corps, et tétanise avec ses deux puissants crochets contenus dans sa bouche, avant de les tuer par constriction comme la plupart des espèces de serpents.
Craignant le froid, elle hiberne généralement, squattant les terriers ou dans un amas de roches qu’elle retrouvera souvent la saison d’après. Elle ne remet le nez dehors qu'au printemps suivant pour s’accoupler. La parade nuptiale et l’acte peuvent durer plusieurs heures ; mâles et femelles ne font alors plus qu’un. La femelle pond généralement deux mois plus tard, jusqu’à une trentaine d’œufs, amoureusement déposés dans un lieu sûr, chaud et humide. Au terme d'une incubation de 60 jours, les petits cassent leur coquille. Couleuvres miniatures d'environ 16 cm, elles sont de suite livrées à elles-mêmes, devant vite se cacher pour fuir les prédateurs voraces, notamment les oiseaux, très friands des petits reptiles. Si elles ne sont pas mangées, les couleuvres peuvent vivre longtemps, jusqu'à 20 ans.
La couleuvre fait l’objet de mesures de protection interdisant tant de prélever leurs œufs en milieu naturel que de les chasser. Elle peut être élevée en vivarium et nourrit assez facilement, mais comme tout serpent, cette adoption doit se faire dans les règles de l’art et conformément à la législation.